Les obsèques
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Le sens chrétien des funérailles (Source : www.eglise.catholique.fr)
Au moment de la mort, l’Église témoigne de sa foi et de son espérance en la résurrection. Les prières qu’elle adresse à Dieu et les honneurs qu’elle rend au défunt (exposition du corps, rites d’encensement et d’aspersion d’eau bénite, etc.) expriment la foi chrétienne : la mort est passage vers Dieu, à la suite du Christ.
La mort dans le christianisme
Quoi qu’il en soit de la douleur de la séparation, la mort, dans le christianisme, est comprise comme passage à la suite du Christ qui a connu la mort, dans la joyeuse espérance fondée sur la foi en sa résurrection.
Pâques, la principale fête chrétienne, célèbre le double événement de la mort et de la résurrection du Christ, que les chrétiens comprennent comme la révélation ultime sur Dieu : Dieu lui-même, en Jésus Christ, a traversé la mort de l’homme.
La mort et la résurrection de Jésus Christ manifestent donc la proximité de Dieu et son amour pour l’homme. Toute l’existence chrétienne trouve sa source dans l’événement pascal : la mort a pris un sens nouveau, celui d’une espérance en Dieu qui veut que l’homme vive pour toujours.
Le chrétien attend la résurrection de la chair et la vie du monde à venir.
La célébration chrétienne des funérailles
Le chrétien est appelé à affronter sa mort dans la confiance en Dieu : Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts, gage de la résurrection à laquelle le chrétien aspire. C’est pourquoi l’Église catholique insère volontiers les funérailles dans une célébration eucharistique. La messe en effet est, pour les catholiques, une manière de rendre présents la mort et la résurrection du Christ, double événement dans lequel le chrétien trouve la force de conduire sa vie dans la perspective confiante de Pâques.
- La présence du cercueil dans l’assemblée chrétienne est un témoignage rendu à la foi en une vie mystérieusement poursuivie par le défunt au-delà de sa mort. Pour l’Eglise, la célébration de l’eucharistie à l’intention du défunt aide celui-ci à continuer son cheminement à la suite du Christ par delà la mort, et réconforte ceux qui le pleurent par la communion en la joyeuse espérance de la résurrection. La célébration chrétienne des funérailles comporte ainsi cette double note de supplication pour le défunt (l’Eglise demande à Dieu le pardon des péchés du défunt) et de ferme confiance en la volonté de Dieu de communiquer aux hommes une vie nouvelle.
Dans le cas d’un prêtre ou d’un évêque et donc, a fortiori, du pape, la coutume est d’orienter le corps vers l’assemblée, car c’est tourné vers l’assemblée que, de son vivant, il célébrait l’eucharistie. Il est possible, si cela est jugé opportun, de déposer sur le cercueil, au début de la célébration eucharistique, les vêtements liturgiques que portait le défunt ou le livre de la Parole de Dieu qu’il avait mission d’annoncer.
- Le cierge pascal brûle aux côtés du défunt, symbole de l’espérance qu’ouvre la foi en la résurrection du Christ. Le cierge, en effet, est communément symbole de présence et de vie. La particularité du cierge pascal est d’avoir été béni au cours de la veillée de la fête de Pâques, bénédiction qui en fait un symbole de la présence du Christ ressuscité. Il est possible aussi de développer le rite d’illumination : dans ce cas, un membre de l’assemblée vient prendre la lumière au cierge pascal et la communique aux autres cierges utilisés pendant la célébration.
- La messe se déroule selon les trois parties habituelles : liturgie pénitentielle, liturgie de la Parole, liturgie eucharistique. La liturgie pénitentielle est une invocation du pardon de Dieu qui dispose les fidèles à accueillir sa présence bienveillante. Elle comprend une confession des péchés ou des invocations au Christ vainqueur de la mort et du péché, puis une formule d’absolution par laquelle le célébrant accorde le pardon de Dieu. La liturgie de la Parole comprend des lectures de la Bible (une ou deux selon les circonstances) et culmine avec une lecture tirée de l’Évangile. Le célébrant commente ensuite, dans l’homélie, les lectures et les circonstances qui réunissent les fidèles. Dans la liturgie eucharistique, le pain et le vin sont consacrés pour rendre présent le mystère pascal du Christ auquel les fidèles pourront ensuite communier.
- A l’issue de la messe, soit à l’endroit même où elle a été célébrée, soit auprès de la sépulture, l’assemblée célèbre le « dernier adieu ». Ce rite comporte d’abord une prière qui demande à Dieu d’accueillir l’âme du défunt en attendant la résurrection de son corps. Ensuite, le célébrant encense solennellement le cercueil. C’est là un signe de respect que la foi en la résurrection pousse à témoigner à l’endroit de la dépouille. L’encens est le double symbole de la présence divine et de la prière qui s’élève vers Dieu ; les chrétiens orientaux en font aussi le symbole de la purification des fidèles. Enfin, le célébrant asperge le cercueil d’eau bénite. Il s’agit d’un rappel du baptême par lequel le chrétien est associé à la mort et à la résurrection du Christ, ainsi établi membre de la communauté de foi qu’est l’Eglise.
- Au lieu de l’inhumation, le célébrant peut bénir la sépulture. En ce cas, il prononce une prière qui demande au Christ d’accorder au défunt de reposer en paix dans ce tombeau jusqu’au jour de la résurrection des morts, puis il asperge la tombe d’eau bénite.
Si le rite du dernier adieu n’a pas eu lieu dans l’église à l’issue de la célébration eucharistique, il prend place ici.
Les fidèles peuvent faire mémoire d’un défunt au cours de célébrations eucharistiques ultérieures. La foi catholique croit que la victoire du Christ sur la mort a déjà pour effet un lien réel de solidarité entre les vivants et les défunts. Les vivants prient Dieu en faveur d’un disparu ; les morts n’oublient pas ceux qui leur sont chers et, s’ils sont saints, la beauté divine qu’ils contemplent profite mystérieusement aux autres qui attendent de voir Dieu.